Les grades danbudo
Les Grades « Dan Budō » dans la FIAMT
Terme déposé à l’INPI sous le n° 11/3860782 du 22/09/2011 -
« dan budo® »段武道
Depuis quelques années nous devons faire face à un constat alarmant, celui d’une surenchère inconsidérée des grades dans le système des Dan - 段- et ce, toutes tendances confondues.
Dans la langue japonaise, le terme de Dan signifie tout simplement « Niveau ».
Cette définition a été initialement créée par Sensei Kano Jigoro, le fondateur du Judō moderne.
Le but étant de simplifier l’ascension vers les sommets de la connaissance. Originellement, dans le Budō nippon -武道- l’ascension des praticiens était exclusivement sanctionnée dans le cadre très rigoureux du système des Menkyō -免許- ou certificat des connaissances et du savoir acquis.
Le certificat de connaissance le plus élevé qui était alors attribué était le Menkyō Kaiden -免許皆伝-, qui se traduit par : « Certificat ou licence de transmission totale »
Malheureusement, le système des Dan, dont le Shōdan -初段- (premier Dan) qui en fait sanctionne le véritable début dans l’étude d’un Budō s’est banalisé et c’est éloigné de son essence tout en perdant sa valeur originelle.
Sur ce point, il me semble nécessaire de rappeler, que l’identité du grade : Dan -段- et ce depuis qu’il a été créé, n’est pas une marque de pouvoir, mais bien un label de maîtrise dans un Art Martial. Ce que malheureusement une quantité non négligeable de praticiens ont oubliés ou ont, par ignorance, faussement interprétés.
Face à ce galvaudage des Dan, le collège des fondateurs de la Fiamt a délibérément fait le choix de limiter au 5ème Dan (五段 - Godan) le grade le plus élevé dans notre institution et ce tout en affichant une certaine fierté à renouer aux véritables origines.
Aujourd’hui, compte tenu du cadre de développement moderne des disciplines martiales, on peut considérer que le grade Dan est une reconnaissance attribuée aux praticiens par les différentes institutions que sont les fédérations ou tous autres organismes régissant les pratiques martiales et ce afin d’identifier la valeur « sportive » de leur licenciés.
Le parcours d’un adepte d’Arts Martiaux se doit d’être sanctionné dans son ascension vers les sommets de la connaissance et de la maîtrise par l’acquisition d’un grade qui se nomme au sein de la Fiamt : Dan Budō.
Pour le praticien, l’accès vers le plus élevé des niveaux dans l’échelle des Dan reste une récompense justifiée pour son engagement, ses efforts constants dans l’étude et la compréhension du Budō qu’il pratique et cela autant du point de vue technique – Gi -技 – (Gi = technique, ce qui reste en partie vrai, bien que la véritable signification du Kanji Gi est : « Main capable d’un travail minutieux » et qui peut aussi se lire « Waza » ; que du point de vue de l’esprit Shin -心- (qui peut se lire « Kokoro ») et de Tai -体- qui signifie le corps et qui ont autant d’importance que la technique.
Le terme de Bu Jutsu Tai -武術体- « former le corps martial » est souvent utilisé pour définir la manière dont un praticien du Budō doit procéder pour former non seulement son corps mais aussi son esprit. Ce qui montre la véritable voie à suivre afin que lui-même devienne à son tour un maillon de cette chaîne qui perpétue la transmission authentique du Budō avec détermination, respect et humilité.
Ce n’est qu’après avoir passé tous les écueils qui jonchent le chemin de l’ascension au plus haut niveau de l’échelle des grades, mais aussi par un travail intense et rigoureux de Shugyō -修行- (qui peut se traduire par « pratique solitaire intense » c’est-à-dire une sorte d’ascèse), couplée à un profond investissement dans la recherche, étayé par des publications, des séminaires ou autres conférence sur le Budō que le praticien, Budō Shugyōsha -武道修行者 pourra accéder progressivement à l’univers des Menkyō.
A. SCHNEIDER, Soke Fiamt