Ju-jutsu
JU JUTSU
L’origine du Ju Jutsu telle que l’on en a la connaissance aujourd’hui, remonte au XVIème de notre ère. C’est plus exactement en 1532 que le terme de Ju Jutsu (technique souple, appelé aussi Yawara) a été créé et utilisé au Japon par un Samurai répondant au nom de Hisamori Tenenuchi et qui fonda la première école de Ju Jutsu. L’objectif étant de permettre aux Samurai de poursuivre le combat lorsqu’ils étaient désarmés.
L’histoire du Ju Jutsu dans période pré Tokugawa (Tokugawa Shogunat ou Tokugawa Bakufu – 徳川幕府-1603-1868) reste relativement secrète, très peu d’éléments ont filtrés en dehors des Dōjō, pour la simple raison que les Sensei conservaient jalousement leur curriculum technique. Cette longue période de paix relative imposée par le Shogunat qui s’étala sur presque trois siècles et qui sortait le Japon féodal de plusieurs siècles de guerre civiles et ou les combats ou les batailles de masse n’étaient plus d’actualité, ouvra la porte aux méthodes de combat à mains nues et notamment au Ju Jutsu. C’est ainsi que cette méthode de combat non armée trouva dans cette nouvelle ère une source de développement importante dans le milieu des Samurai.
Ce sera à partir de l’époque de l’ère Meiji (Meiji Jidai –明治時代– 1868-1912) qu’un nommé Kano Jigoro (1960-1938) homme lettré, membre du Ministère de la Culture et adepte du Ju Jutsu créa juste à la fin du XIXème siècle sa version personnelle du Ju Jutsu qui nomma Judō. Dans cette version réformée du Ju Jutsu ancien, Kano Sensei en retira les éléments techniques jugés trop dangereux et pouvant porter atteinte à l’intégrité physique des combattants des nouvelles générations qui ne pratiquaient plus le Ju Jutsu/Judō dans le but de combattre pour leur vie mais pour accéder à un développement personnel physique et spirituel via cet outil qu’était le Judō contemporain.
Bakufu signifie : « Gouvernement sous la tente »
Le Judo de Kano Jigoro faisait partie intégrante de la culture nippone. C’est donc sous l’égide des ministères de la culture respectifs que le Judo qu’aurait dû être intégré en Europe dès qu’il pénétra l’occident, et non au ministère des sports.
Ce ne sera qu’après d’âpres combat entre les Ju Jutsu Ka et les Judō Ka qui furent organisés au siège de la police de Tōkyō que le Judō fut défini comme devant être l’Art Martial National du Japon. Il devint alors l’Art Martial pratiqué officiellement dans toutes les forces de police nipponnes. C’est ainsi que le Judō, réminiscence du Ju Jutsu ancien devint populaire et acquis ses lettres de noblesses.
Toutefois le Ju Jutsu en tant que tel, continua à être pratiqué et enseigné dans des écoles martiales qui n’étaient pas en accord avec la nouvelle voie qu’avait pris le Judô moderne (On en constate les dérives aujourd’hui, c’est un fait, qui est difficile à nier).
Comme par exemple un nommé Maeda Esai, qui émigré au Brésil, fit connaitre le Ju Jutsu ancien à la famille Gracie, notamment en premier au fils ainé, Carlos Gracie. Maeda Sensei était un Deshi de Kano Sensei et issu du Kodokan de Tōkyō.
Le Ju Jutsu aujourd’hui
Il est intéressant de souligner que pendant l’ère expansionniste du Japon, qui avait été mis en œuvre dès l’ère Meiji pour se poursuivre pendant toute l’ère Taishō (Taishō Jidai-大正時代 – 1912-1926) et qui perdura jusqu’à la première partie de l’ère Shōwa 1926-1945 (Shōwa Jidai –昭和時代 – 1926-1989) pour prendre fin au moment de la défaite du Japon en 1945, un édit impérial déclarait hors la loi, donc criminelle toute pratique des anciennes méthodes d’arts martiaux (cette interdiction est à mettre au crédit de l’occupation US).
Malgré cette interdiction, quelques Sensei responsables d’écoles poursuivirent en secret la pratique et l’enseignement de leur Art Martial afin de perpétuer la tradition de leur école et leur style. Certain Sensei, comme Maeda Esai, s’expatrièrent dans le même but. Ce ne sera qu’en 1951, date qui mit fin à l’occupation du Japon par les forces militaires US, que l’interdiction de pratiquer les méthodes de combats issus de l’ancien Japon fut levée.
Le Ju Jutsu n’est pas une discipline de combat à part entière, elle fait partie intégrante du curriculum technique des écoles de Judō, à la différence que dans les techniques de Ju Jutsu dont l’architecture technique et aussi structurée avec des projections, des soumissions, des étranglements et des luxations de membres, les coups frappés (Atemi) sont présents, comme dans toute discipline d’auto défense (Go Shin Jutsu).
Depuis le milieu de la décennie 90, le Ju Jutsu est sorti de l’ombre et acquis plus de popularité, grâce à la famille Gracie, qui ouvrit la porte à ce que l’on nomme aujourd’hui le MMA (Mixed Martial Art) et qui remporta pendant une très longue période tous les combats de l’UFC (Ultimate Fighting Championship) aux USA, au Japon et dans d’autres pays du globe ou cette discipline est autorisée.
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